Le geste et la matière | une abstraction "autre" Paris, 1945-1965

Centre Pompidou à la Fondation Clément

Le François, Martinique

Vendredi 22 Janvier 2016 - Samedi 16 Avril 2016

Commissariat : Christian Briend, conservateur au musée national d'art moderne, assisté de Nathalie Ernoult, attachée de conservation

A l'occasion des célébrations de son 40e anniversaire, le Centre Pompidou présente à la Fondation Clément une exposition consacrée à la peinture abstraite non-géométrique, telle qu'elle s'est développée à Paris après la Seconde guerre mondiale.

Nommée tour à tour, dès cette époque, « informelle », « lyrique », « tachiste », « gestuelle » ou « matiériste », cette abstraction, qui ne fait pas l'objet d'un mouvement homogène, traduit de la part des artistes la volonté de « repartir à zéro » après les années sombres de la guerre. Par-delà la diversité des propositions artistiques, cette peinture, qui fait autant le procès du réalisme que du rationalisme, se caractérise par une pratique instinctive et un rapport direct au matériau. Dans les années 1950, cet « art autre » bénéficie d'une grande audience en France mais aussi à l'étranger, grâce notamment au relais de critiques éclairés et de galeristes entreprenants apparus dans l'effervescence du Paris de la Libération.

Faisant la part belle à des artistes comme Olivier Debré, Jean Dubuffet, Hans Hartung, Georges Mathieu, Gérard Schneider ou Pierre Soulages, l'exposition est aussi l'occasion de découvrir des artistes moins célébrés, qui ont également apporté leur contribution à ce courant essentiel de l'abstraction.

Délaissant la chronologie, la présentation qui réunit une cinquantaine de peintures provenant exclusivement de la collection du Musée national d'art moderne est organisée en neuf séquences. Celles-ci mettent tour à tour l'accent sur de grandes caractéristiques plastiques, comme l'informe, l'imaginaire de la terre, une gestualité constructive ou au contraire inspirée par la calligraphie, une certaine persistance du paysage, la volonté de proposer un langage de signes ou encore le recours au motif de la grille héritée du cubisme, pour finir sur la tentation du monochrome qui se fait jour chez quelques artistes.

Cette exposition inédite, qui permet de redécouvrir de nombreuses oeuvres peu montrées du Centre Pompidou, constitue une véritable première en Martinique.