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Simon Hantaï (1922 - 2008) est un peintre né en Hongrie puis installé en France en 1948. Il est considéré comme une figure majeure de l'abstraction, ayant produit une œuvre multiforme marquée, à partir de 1960, par l'utilisation du « pliage comme méthode ».
« Quand je plie, je suis objectif et cela permet de me perdre »

Biographie

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Simon Hantaï vers l'âge de dix ans, Bia (Hongrie).

1922-1940

Simon Handl naît le 7 décembre 1922 à Bia, près de Budapest. Ses parents appartiennent à une petite communauté catholique d'émigrés allemands d'origine souabe. En 1939, en réaction à la politique d'Hitler, la famille magyarisera son patronyme, qui deviendra Hantaï.

À la suite d'une diphtérie, l'enfant, âgé de sept ans, perd la vue pendant quatre mois.

1941-1943

Au printemps 1941, Hantaï entre à l'École des beaux-arts de Budapest. Il s'investit avec conviction dans la vie étudiante.

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Simon Hantaï, Budapest, vers 1947.

1944-1947

En mars 1944, il s'engage publiquement contre l'Allemagne nazie et le gouvernement hongrois, qui collabore avec l'occupant. Après la libération de Budapest par les troupes soviétiques, en février 1945, la vie artistique reprend intensément. Hantaï y participe activement.

Septembre 1945-mai 1946 : il suit les cours d'histoire de l'art de François Gachot, directeur de l'Institut culturel français, et découvre grâce à lui Matisse, et surtout Bonnard.

6 octobre 1946 : s'inscrit au parti communiste magyar.

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Simon et Zsuzsa Hantaï, Rome, 1948.

1948

Au printemps 1948, Hantaï obtient du ministère hongrois de la Culture une bourse d'un an afin de poursuivre ses études à Paris. Début mai, il part avec sa femme Zsuzsa pour l'Italie et le couple séjourne à Rome. Leur voyage les mène à Ravenne, où les mosaïques du mausolée de Galla Placidia sont pour l'artiste une révélation, puis, en août, à Venise, pendant la 24ème Biennale. Celle-ci leur donne l'occasion de découvrir la peinture moderne européenne.

À Budapest, les communistes ont pris le pouvoir, dans ce qui s'appelle désormais la République populaire de Hongrie. La bourse promise par le ministère précédent n'étant pas versée, Hantaï et sa femme décident de ne pas revenir et arrivent à Paris en septembre.

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Simon et Zsuzsa Hantaï, Cité des Fleurs, Paris, 1949.

1949-1951

Été 1949 : les Hantaï s'installent cité des Fleurs, dans le 17e arrondissement.

Ces premiers temps à Paris sont pour l'artiste une période essentielle de formation. Il fréquente les musées et les galeries et cherche à comprendre la diversité de la scène française, à cette époque de reconstitution progressive du surréalisme, d'émergence de l'École de Paris, et des premières apparitions de tableaux américains. De nombreux débats ont alors lieu autour de l'abstraction et de la figuration, de l'abstraction « chaude » ou « froide », de l'automatisme surréaliste ou gestuel.

Hantaï expérimente de multiples techniques : pochoir et découpage, collage, grattage, décalcomanie, empreinte et frottage, coulures, et même froissage ou pliage.

Le cercle des amis hongrois (principalement Vera et François Molnar, Pierre et Vera Szekely, puis Judit Reigl à son arrivée de Hongrie en 1950) s'entraide. L'émulation incite ces jeunes artistes à échanger et expérimenter. Hantaï se lie aussi avec des peintres américains, notamment Joan Mitchell, Sam Francis et Riopelle.

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Simon Hantaï devant « Elle seule doit y toucher », 1952. Photo Jacques Cordonnier, Galerie À l'Étoile Scellée, Paris 1953 (Courtesy Association Atelier André Breton).

1952-1953

En décembre 1952, Hantaï dépose un petit tableau-objet non signé devant la porte d'André Breton, qui installe immédiatement l'œuvre dans une vitrine de la nouvelle galerie surréaliste, À l'Étoile scellée, et lui propose sa première exposition personnelle en janvier 1953. Dans la préface du catalogue, Breton salue avec éclat l'arrivée de Hantaï dans le groupe et conclut : « Une fois de plus, comme peut-être tous les dix ans, un GRAND DÉPART » (André Breton, préface de Simon Hantaï, Paris, galerie À l'Étoile scellée, 1953).

À l'instigation de Schuster, rédacteur en chef de Medium : communication surréaliste, Hantaï est invité à réaliser toutes les illustrations de la première édition de cette revue, dite « numéro Simon Hantaï », qui paraîtra en novembre 1953.

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Simon Hantaï assis devant « Peinture », 1953-54. Photo Madeleine Saura Augot, Paris 1955.



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Simon Hantaï devant Sexe-Prime, 1955. Photo Étienne Sved, Paris 1955.

1955-1956

Janvier 1955 : dans le numéro 4 de la revue Medium : communication surréaliste, Hantaï et Jean Schuster publient un texte provocateur à l'intention des surréalistes, « Une démolition au platane ».

Mars : Hantaï participe à l'exposition « Alice in Wonderland », organisée par Charles Estienne à la librairie-galerie Kléber.

Le 11 mars 1955, Hantaï adresse à Breton une lettre consacrant sa rupture avec le groupe surréaliste.

À la fin de l'été 1955, Hantaï utilise systématiquement l'outil à « racler », un cercle de métal provenant d'un vieux réveil trouvé quelque temps plus tôt.

En mai-juin 1956 s'ouvre à la galerie Kléber sa deuxième exposition particulière, « Sexe-Prime. Hommage à Jean-Pierre Brisset et autres peintures de Simon Hantaï », dont le titre est celui de l'emblématique toile-manifeste exécutée le 18 septembre 1955.

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Invitation à l'exposition « Simon Hantaï, Georges Mathieu. Les cérémonies commémoratives de la deuxième condamnation de Siger de Brabant », Paris, Galerie Kléber, 7-27 mars 1957.

1957

Mars : Georges Mathieu organise avec Hantaï à la galerie Kléber « Les Cérémonies commémoratives de la deuxième condamnation de Siger de Brabant », série de manifestations en quatre cycles (sacerdotal, royal, bourgeois et populaire), consistant en une suite de performances, installations et conférences. Aucune peinture n'est présentée. Mais Hantaï, n'approuvant pas totalement le projet ainsi réalisé, prend ses distances avec Mathieu.

Le groupe surréaliste publie le 25 mars 1957 un tract signé à la quasi-unanimité, « Coup de semonce », qui contre-attaque et exclut publiquement Hantaï.

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Simon Hantaï devant Écriture Rose, 1958-59. Photo Étienne Sved.

1958-1959

Mars 1958 : « Peintures récentes. Souvenir de l'avenir », exposition personnelle de Hantaï à la galerie Kléber, présente des œuvres réalisées en 1957-1958 de deux natures : peintures à signes, et peintures explicitement dédiées à des saints, des théologiens, des penseurs, des poètes catholiques.

À partir de l'automne 1958 et pendant une année environ, Hantaï va travailler quotidiennement sur deux toiles monumentales. Chaque matin, il se consacre à Peinture (Écriture rose) (330 × 425 cm), dont la surface se couvre de textes philosophiques, théologiques ou liturgiques qu'il recopie à l'encre — la couleur variant selon le cycle. Il note chaque jour la date à l'encre noire, et inscrit aussi sur la toile les années de sa propre vie.

Ses après-midi sont dédiés à une autre toile, à peine moins grande (320 × 400 cm) mais travaillée de façon différente, sans écriture : À Galla Placidia.

Mars 1959 : Première rétrospective récapitulant les années parisiennes à la galerie Kléber, « Simon Hantaï. Peintures 1949-1959 ».

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Carton d'invitation de l'exposition « Simon Hantaï – peintures mariales », Paris, Galerie Kléber, 25 mai-juin 1962.

1960-1962

Hantaï abandonne l'écriture et le geste et introduit une toute nouvelle méthode de travail : le pliage. De 1960 à 1982, huit séries vont se succéder, correspondant chacune à un procédé différent. Dans cette première série, une fois la toile froissée de bord en bord, les parties visibles sont peintes avant d'être dépliées, puis tendues, créant un espace totalement recouvert. Cette suite, classée en quatre catégories, sera plus tard intitulée Mariales. Présentée à la galerie Kléber du 25 mai à fin juin 1962, sous le titre « Simon Hantaï : Peintures mariales », elle rassemble seize des vingt-sept Mariales existantes.

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Simon Hantaï avec sa mère et son fils Jérôme, Paris, 1963. Photo Daniel Hantaï.

1963

La série des Catamurons (du nom d'une maison de vacances louée à Varengeville) comprend plus de vingt toiles, dont le pliage ne concerne que la partie centrale de l'œuvre.

À l'automne, Anna Hantai, la mère de Simon, lui rend visite à Paris (il ne la reverra plus jusqu'à sa mort, en 1982).

C'est vers cette époque que Daniel Buren commence à fréquenter l'atelier de Hantaï, voisin du sien à la cité des Fleurs. Début 1966, il lui amène Michel Parmentier, qui, lui aussi, deviendra un proche.

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Les panses accrochées dans l'atelier, Cité des Fleurs, 1964—65. Photo Daniel Hantaï.

1964

La série commencée en 1964, Maman ! Maman !, dits : La Saucisse fait référence à une citation d'Henri Michaux. Constituée à partir des pliages multiples d'une même forme ovoïde, renvoyant à la cellule originelle, elle comprend vingt-six toiles de grande dimension, plus tard appelées Panses, ainsi que de très nombreuses œuvres plus petites.

1966

La famille Hantaï s'installe à Meun, près de Fontainebleau.

Simon et Zsuzsa sont naturalisés français.

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Simon Hantaï sortant des Meuns dans le jardin, Meun, 1968. Photo Édouard Boubat.



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Affiche de l'exposition Hantaï, Fondation Maeght. Saint-Paul, 1968.

1967-1968

Mai-juin 1967 : Hantaï participe à l'exposition « Dix ans d'art vivant. 1955-1965 » à la Fondation Maeght, à Saint-Paul. Il est le premier lauréat du prix de la Fondation.

Juin-juillet 1967 : exposition « Simon Hantaï : Peintures 1960-1967 » à la galerie Jean Fournier & Cie. Hantaï, intitulant la liste des œuvres « Silences rétiniens », énumère les quatre séries de peintures réalisées entre 1960 et 1967, les plaçant sous la commune dénomination de « Peintures mariales ». L'énumération se referme sur les mots : « Le pliage comme méthode », signés S.H. Jetant un regard rétrospectif sur sept années de travail, Hantaï en impose d'emblée une interprétation, qui va être systématiquement reprise.

Hantaï réalise en 1967-1968 la série des Meuns. La toile, nouée aux quatre angles, et parfois en son centre, est recouverte d'une peinture le plus souvent monochrome. À un premier groupe relevant de formes simples comportant quelquefois des ajouts de couleurs succèderont des Meuns aux formes plus complexes. L'ensemble est présenté en mai-juin 1968 à la galerie Jean Fournier & Cie dans l'exposition « Peintures récentes ».

Décembre 1968-mars 1969 : importante exposition personnelle à la Fondation Maeght. Hantaï assiste au vernissage. Il visite la chapelle de Vence, et gardera un vif souvenir de la lumière diffusée par les vitraux de Matisse.

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Simon Hantaï devant les Etudes dans l'atelier à Meun. Photo Édouard Boubat, 1969.

1969

Juin-juillet : les Études dédiées au poète Pierre Reverdy (1889-1960) — toile froissée, pliée régulièrement, et peinture monochrome —, réalisées de janvier à mai 1969, sont présentées à la galerie Jean Fournier.

Octobre : François Mathey organise pendant une journée au Musée des arts décoratifs un accrochage d'un ensemble d'Études susceptible de répondre à une commande publique pour un collège de Trappes.

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Vue du mur réalisé pour le collège de Trappes, 1973.

1970

Avril-mai : les Études pour un mur, maquettes en papier au format du mur destiné au CES de Trappes (3 × 14 m) sont exposées à l'ARC/Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Le mur en tôle sérigraphiée et émaillée sera installé sur les lieux en 1973.

Octobre-novembre : « Hantaï: Paintings 1960-1970 », première exposition personnelle à New York, à la Pierre Matisse Gallery. Une deuxième exposition aura lieu en 1975.

1971

Juin-juillet : exposition « Le Pliage comme méthode : regard sur dix années » galerie Jean Fournier.

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Pierre et Anna Hantaï avec les Aquarelles dans l'atelier à Meun, 1972. Photo Édouard Boubat.

1972

Réalisation du Mur du Pavillon français de l'Université hébraïque de Jérusalem.

14 avril-13 mai : la Galerie Jean Fournier présente les Aquarelles.

Mai-septembre : importante participation de Hantaï à l'exposition « 60-72 : douze ans d'art contemporain en France », organisée par François Mathey au Grand Palais, Paris.

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Simon Hantaï derrière un Blancs non déplié, Meun, 1973. Photo Daniel Hantaï.

1973

Hantaï entreprend la série des Blancs (1973-1974), où les pliages sont conçus de telle sorte que c'est désormais la surface non peinte qui vient prendre le pas sur la surface colorée.

Explorant encore un autre mode de pliage, Hantaï peint les toutes premières Tabulas, du mot latin signifiant « table » (1973-1976). Le pliage s'y organise d'une manière plus stricte, en un quadrillage généralement régulier, qui permet d'organiser la surface en un ensemble de carrés peints d'une unique couleur et séparés par des blancs en réserve, qui sont comme autant de respirations. Les Tabulas seront poursuivies jusqu'en 1982.

À partir de 1972-1973, Hantaï se sert presque uniquement de couleurs acryliques, plus faciles à travailler sur des toiles à plier et déplier. De même, il a tendance à les choisir de plus en plus fines, jusqu'à utiliser des pièces de toile à drap en grande largeur (3 mètres).

La première rétrospective institutionnelle, organisée par Bernard Ceysson, a lieu en novembre-décembre 1973 au Musée d'art et d'industrie de Saint-Étienne.

1974

Mars-avril : la galerie Jean Fournier présente la série des Blancs, en deux temps.

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Simon Hantaï pliant une Tabula, Meun, 1975. Photo Édouard Boubat.



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Simon Hantaï en train de peindre une Tabula, Meun, 1975. Photo Édouard Boubat.

1976

26 mai-13 septembre : importante exposition rétrospective « Hantaï » au Musée national d'art moderne, à Paris, organisée par François Mathey et Dominique Bozo.

Hantaï et Jean Fournier veillent de près au choix des œuvres — c'est la première présentation de Peinture (Écriture rose) — ainsi qu'au contenu et à la maquette du catalogue, qui ressemble à un livre d'artiste.

Après mai 1976, Hantaï cesse de peindre pendant trois ans et demi.

Été : Jean-Michel Meurice réalise, à Meun, un nouveau film de 58' (prolongement de celui tourné en 1974), intitulé Simon Hantaï ou Les Silences rétiniens. On y voit le peintre au travail, commentant les différentes étapes de la réalisation des Tabulas.

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Sérigraphie sur Formica, 1977. Restaurant du personnel, Renault, Rueil-Malmaison.

1977

À la suite d'une commande du centre Recherches Arts et Industries de la Régie Renault, Hantaï réalise quatre très grands panneaux décoratifs, sérigraphiés sur carreaux de Formica, qui seront installés dans le réfectoire, à Rueil-Malmaison.

1979

Août : Simon Hantaï et sa famille reviennent s'installer à Paris.

1980

Début d'une seconde série de Tabulas (1980-1982), caractérisée par l'agrandissement des modules tabulaires et par l'interpénétration de ces formes colorées avec le blanc du fond. Elles sont exposées à la galerie Jean Fournier en octobre-novembre.

Hantaï reçoit le Grand prix national des arts plastiques.

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Simon Hantaï dans l'atelier de Maisons-Alfort, 1981. Photo Édouard Boubat.

1981

Mai-août : exposition « Simon Hantaï 1960-1976 », consacrée aux années « pliage », organisée au Capc de Bordeaux par Jean-Louis Froment. Une partie rétrospective est présentée dans les petites salles et un ensemble de Tabulas nouvelles de très grandes dimensions (9 × 15 m), préparées à Maisons-Alfort et exposées dans l'imposante nef des Entrepôts Lainé.

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Pavillon français, 40ème Biennale de Venise, 1982.

1982

Juin-septembre : Hantaï représente la France à la 40ème Biennale de Venise avec dix-huit Tabulas.

Juin-juillet : exposition à la galerie Jean Fournier des Tabulas lilas, les plus récentes. Cinq œuvres sont agrafées sur les murs de la galerie, dans la lumière de la verrière, deux autres sont étendues sur le sol.

À la suite de cette présentation, Hantaï décide de ne plus exposer à la galerie Jean Fournier et se retire progressivement de la vie publique.

1992

Publication de la monographie Simon Hantaï, par Anne Baldassari, après dix ans de quasi silence de l'artiste, celui-ci ayant accepté de s'entretenir longuement avec elle pendant l'été et l'hiver 1991 pour préparer l'ouvrage.

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Simon Hantaï avec une grande Tabula, Meun, 1995. Photo Antonio Semeraro.

1994-1995

Ami de Hantaï depuis les années 1980, le peintre Antonio Semeraro est entré peu à peu avec lui dans un dialogue orienté sur des questions qui les préoccupent tous deux : les bords, les réserves, les intervalles, le cadrage, le recadrage. Hantaï, jetant un regard rétrospectif sur son travail, décide, avec l'aide de Semeraro, d'entrer dans une phase active de destruction/reconstruction. Celle-ci passe par la destruction de nombre de ses toiles : il en enfouit certaines dans le jardin de Meun et en découpe d'autres, dont il recadre des éléments pour donner naissance à une nouvelle série, les Laissées.

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Déterrement de tableaux, Meun, 1997. Photo Simon Hantaï.

1997

Février-mai : Hantaï participe à l'exposition « L'Empreinte » au Centre Pompidou (dont les commissaires sont Georges Didi-Huberman et Didier Semin) avec des pliages de 1968, 1971 et 1973, mais aussi avec trois œuvres « absolument inédites — voire inattendues » : trois sérigraphies sur toile d'après des photographies d'œuvres vues en perspective rasante, agrandies, redressées, recadrées.

Didi-Huberman engage avec l'artiste un dialogue et une correspondance en vue de la publication d'un essai. L'Étoilement. Conversation avec Hantaï paraîtra en février 1998 aux Éditions de Minuit.

Novembre : donation et présentation au Musée d'art moderne de la Ville de Paris de cinq grandes toiles, dont À Galla Placidia, et de dix autres peintures de petit format, réalisées entre 1950 et 1991.

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Simon Hantaï, Paris, vers 1997.



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Simon Hantaï et Jean Fournier, à Renn Espace, Paris, 1998. Photo Antonio Semeraro.

1998

Hantaï met fin à la réserve qu'il s'impose depuis 1982.

Mars : parution du catalogue Donation de Simon Hantaï au Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Des notes de l'artiste, qui reprend la parole pour la première fois depuis quinze ans, accompagnent les reproductions des œuvres.

Mars-juin : exposition personnelle « Laissées et autres peintures », organisée par Alfred Pacquement à l'Espace Renn, à Paris.

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Simon Hantaï et Jean-Luc Nancy, vers 1999-2000. Photo Zsuzsa Hantaï.

1999

Mai-août : à Münster s'ouvre une spectaculaire exposition monographique comprenant trente-six œuvres, dont onze Mariales.

Mai-septembre : l'exposition « La peinture après l'abstraction », au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, présente de nombreuses œuvres de Hantaï.

Début des échanges, puis d'une correspondance — qui se poursuivra jusqu'aux derniers jours de Hantaï — avec le philosophe Jean-Luc Nancy.

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Détail des travaux d'écriture pour « La Connaissance des Textes », 2001.

2000-2001

Simon Hantaï collabore à plusieurs projets éditoriaux avec les philosophes Jacques Derrida et Jean-Luc Nancy (Le toucher Jean-Luc Nancy et La Connaissance des textes) pour lesquels il réalise des travaux de copie sur toile.

Février-avril : à l'occasion de l'exposition « Les Fables du Lieu » au Fresnoy, Studio national des arts contemporains, à Tourcoing, dont le commissaire est Georges Didi-Huberman, Hantaï fait réaliser des impressions numériques sur toile, dites Suaires, à partir des Tabulas lilas exposées en 1982. Quatre d'entre elles sont présentées à la galerie Jean Fournier en mai-juin.

2003

Importante donation de Hantaï au Centre Pompidou (douze petites peintures de 1950-1986 et six peintures de grandes dimensions), exposée la même année au Musée national d'art moderne.

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Trois photos collées sur un H.b.l, Paris, 2004. Photo Daniel Hantaï.

2004

Mars-avril : Exposition Simon Hantaï & François Rouan : conversation à la Galerie Jean Fournier. A cette occasion, Hantaï fait procéder à de nouveaux réglages et cadrages des fichiers numériques de Tabula Lilas, afin d'obtenir des images diaphanes, immatérielles, presqu'irréelles : les H.b.l. (Hebhel). Ce seront ses dernières œuvres.

2007

Février-mai : l'exposition « La couleur toujours recommencée », organisée par le Musée Fabre, à Montpellier, en hommage à Jean Fournier, disparu l'année précédente, fait une large place à Hantaï.

2008

12 septembre : mort de Simon Hantaï à son domicile parisien.

D'après Bénédicte Ajac, Simon Hantaï : l'Exposition : The Exhibition. Paris : Éditions du Centre Pompidou, 2013. 60 p. (Album).